Au 65-ème anniversaire du président Russe, son rôle dans l’actualite mondiale est omniprésent. Que ce soit en Russie, aux Etats-Unis, au Moyen et Proche Orient, medias et dirigeants le mettent à toutes les sauces: Tantôt Sauveur, tantôt tyran, tantôt comploteur sournois. Une chose cependant est parfaitement claire: La position de la Russie de Poutine sur le plan international n’a rien à voir avec celle d’il y a 15 à 20 ans.
- La fuite des anciennes républiques soviétiques loin de Moscou a été arrêtée. A l’exception des pays baltes, les anciens pays de l’URSS restent en quelque sorte dans l’orbite de l’influence Russe. Même l’Ukraine dont la Russie est à la 3-ème place des principaux investisseurs!
Les conséquences des révolutions des couleurs à la périphérie de la Russie sont globalement amorties. Les régimes anti-russes ont changé de façon plus pragmatique et, dans la Fédération de Russie, la probabilité d’importer des “technologies orange” est réduite à zéro.
La Crimée est de retour.
Une forte relance de la production nationale se fait dans toute la gamme des produits industriels et agricoles. Certes lentement, mais dans la bonne direction. Grâce aux sanctions et contre-sanctions occidentales, les producteurs Russes de produits de base ont acquis de solides avantages concurrentiels sur le marché intérieur que même une (illusoire!) levée des sanctions ne saurait annuler.
L’expansion de l’OTAN dans l’espace post-soviétique a été interrompue. La question de l’adhésion de pays tels que l’Ukraine ou la Géorgie n’est maintenant plus qu’une illusion pour plusieurs années. En outre, la Russie a pu établir des relations pragmatiques avec certains membres de l’Alliance – par exemple, avec la Turquie, la Grèce, la Hongrie, la République Tchèque et la Slovaquie.
Des organisations de sécurité collective efficaces alternatifs au bloc de l’OTAN, comme l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), ont été mises en place.
L’intégration économique des anciennes républiques soviétiques sur la base de la CEEA (l’Union économique eurasienne) se développe. Le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), alternative au G-7, voit son rôle s’accroitre.
Les relations avec les pays d’Asie et d’Amérique Latine sont établies ou restaurées. La politique Russe est devenue multi-directionnelle et plus exclusivement pro-européenne. Moscou peut maintenant s’opposer à Washington sur les questions internationales sans crainte de conséquences catastrophiques. Ce n’est pas possible pour de nombreux états qui sont souvent subordonnés aux dictats des États-Unis ou de l’Union européenne.
A travers la situation en Syrie, le rôle de la Russie en tant qu’acteur indépendant de la politique internationale et en tant qu’alternative à l’expansion américaine a été démontré. Les forces armées Russes ont eu un rôle unique et primordial sur la destruction quasi-achevée du califat islamique radical qui représentait alors une menace globale.
La plus grande réussite de Vladimir Poutine en politique étrangère est qu’il a rendu aux citoyens Russes un sentiment de fierté nationale, voire de fierté tout court. Aujourd’hui, tous les Russes, qu’ils soient en Russie ou à l’étranger, des diplomates aux touristes, sont fiers d’être citoyens d’un grand pays, puissant et respecté – Ou du moins, s’il n’est pas toujours respecté, qui peut inspirer la peur.
Dix succès de Vladimir Poutine sur le plan international qui ont fait de la Russie le seul contrepoids effectif à la volonté inchangée d’hégémonie americaine.
Oui , c’est aussi ce que je me suis dit . Mias Vladimir joue une jeu subtil et dangereux .
Vladimir Poutine est passé maître dans cet art, oh combien subtil, qu’est la géopolitique.
Certes , mais la vente des systèmes S-400 à la Turquie (l’ennemi historique , tant de la Russie que de l’Europe , et qui peut le redevenir) et à l’Arabie saoudite ne me paraît pas géniale . Cela paraît aussi inopportun que les ventes de Rafale au Quatar (notre ennemi) . Certes on ne sait pas tout , m’enfin , ce genre de décisions qu ressemble trop à la façon de faire occidentale et mercantile me laisse perplexe , pour le moins .
Tout à fait… Mais je reste persuadé que les alliances avec la Turquie, l’Iran etc, ne sont que des alliances tactiques, provisoires. Elles vont, aujourd’hui, dans l’interêt de la Russie et Vladimir Poutine fait passer CES (et non pas “ses”!) intérêts en premier.
Ceci dit, au sujet des S-400 à la Turquie, la Russie a refusé de communiquer les accès techniques à une partie du système qui, entre autres, permet de définir les cibles “amies” des cibles “ennemies”, et ce malgré les demandes insistantes de la Turquie. En d’autres termes les S-400 ne pourront pas être utilisés contre des cibles… RUSSES!
@ Anne de Kiev
« L’argent est le nerf de la guerre » Thucydide, général athénien (Ve siècle avant Jésus Christ)
Tant de siècles plus tard, cette citation n’a pas pris une ride. Ce n’est pas avec des arbalètes que la Russie a réussi à s’imposer comme la première puissance militaire mondiale et il faut des rentrées d’argent pour s’y maintenir. Fort heureusement que Vladimir Poutine n’a pas votre raisonnement simpliste et ce que vous préconisez est exactement l’erreur qu’ont faite les dirigeants soviétiques de l’ex URSS. Monsieur Poutine ne la refera pas et heureux celui qui sait tirer l’enseignement de ses erreurs passées. C’est d’ailleurs ce que sont incapables de faire nos dirigeants européens qui mènent nos pays tout droit à la ruine et au déshonneur.
Quant à craindre la vente des S400, vous êtes d’une naïveté déconcertante. Croyez vous sincèrement que la Russie se permettrait de vendre des armes de pointe sans avoir prévu le coup ? Croyez vous que depuis tout le travail accompli pour avoir fait de la Russie ce qu’elle est aujourd’hui, Vladimir Poutine se comporterait comme le dernier des imbéciles ? C’est mal apprécier le personnage. Un peu de sérieux, s’il vous plait.
Et sachez qu’en géopolitique et à ce niveau, le jeu est toujours dangereux. C’est bien là que l’on mesure la qualité d’un grand chef d’Etat.
Quant aux succès de Monsieur Poutine, j’en aurais bien rajouté un onzième qui est d’avoir démontré avec preuves à l’appui le visage hideux et sans scrupule de l’empire américain. A mon sens, c’est un succès supplémentaire à ajouter à son crédit même s’il n’est pas encore total. Il a son importance et sera un élément de poids quand l’heure sera venue. Car à celui qui a les peuples derrière lui, rien n’est impossible.
Afin que vous soyez un peu moins perplexe mais un peu plus informée quant à la façon soit disant “mercantile” de la Russie de s’allier à la Turquie, je crois bien que le jeu en vaut largement la chandelle et cet article de Sputnik vous l’expliquera bien mieux que moi :
https://fr.sputniknews.com/blogs/201709271033238201-syrie-turquie-usa-proche-orient/
Car pour recevoir, il faut savoir aussi donner et c’est bien peu ce qu’a fait la Russie car le bénéfice risque d’être doublement payant.
Il y a des fois où il faut regarder un peu plus loin que le bout de son nez et savoir tourner le regard vers l’horizon. Ce que fait merveilleusement bien Vladimir Poutine.
Une petite dernière pour la route :
http://lesakerfrancophone.fr/le-petro-dollar-sous-pression
Car l’argent est bien le nerd de la guerre, qu’elle soit létale ou économique. Ignorer ce fait serait un suicide. Mercantilisme ou pas, tout dépend de ce que l’on fait de cet argent et pour l’instant c’est un sans faute pour la Russie.
Bravo !!!