Vice-président de l’Association des diplomates russes Andrei Baklanov a commenté la décision du Pentagone de lancer la production de missiles de moyenne portée. Il a également indiqué que d’ autres décisions graves, bien plus importantes que toutes les sanctions, sont prises «tranquillement» aux États-Unis.
Le Congrès américain prépare actuellement un projet de loi pour relancer la production de missiles à moyenne portée, en violation du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (Traité INF), sous le prétexte que Moscou a violé cet accord.
– A votre avis, si les américains se retirent du traité INF, de quoi devrons-nous avoir peur? Est-il possible de voir des missiles à courte et moyenne portée dans les pays baltes ou en Ukraine, ou peut-être, en Géorgie?
- Il y a une notion de menace militaire. Elle vient actuellement de notre ennemi potentiel – les Etats-Unis d’Amérique. Et avec l’expansion de l’OTAN vers l’est, nous sommes concernés et inquiets.
Mais il y a quelque chose d’encore plus dangereux, c’est la mise en place de systèmes de missiles nucléaires proches de notre territoire. Maintenant, nous retrouvons une situation qui se pose pour la troisième fois, en ce qui concerne la présence d’armes nucléaires à nos frontières. La première fois dans les années 1958-1961, quand les américains en ont placé en Turquie et ont commencé à en mettre en place en Italie. Le temps de vol des missiles s’est réduit de 35 minutes à 10-12 minutes. Nous avons répondu en en déployant à Cuba. Nous avons donc fait ressentir aux américains combien il était inquiétant pour nous d’avoir des missiles à une dizaine de minutes de vol.
Après cette crise s’est règlée, les américains ont retiré leurs missiles, nous avons retiré les notres.
Ce genre de situation est apparu à nouveau une seconde fois au début des années 1980. Il y a eu de longues négociations très complexes et finalement en 1987 nous avons détruit 1800 missiles, les américains en ont détruit 800 et ont annulé leurs plans de déploiment. C’était une sorte d’échange. Nous avons détruit ce que nous avions, et ils annulaient leurs plans d’expansion. C’était plus profitable bien sûr pour les Etats-Unis, mais nous avions le plus important pour nous, éviter d’avoir leurs missiles à nos frontières.
Aujourd’hui il est possible que ce problème de déploiment de missiles nucléaires à moyenne portée à nos frontieres se pose à nouveau, et ceci change radicalement la situation militaire stratégique.
Parfois, je vois dans la presse: «Bah, rien de grave.» Non, c’est une chose très dangereuse. Si, par exemple, ils sont déployés dans un pays, l’ Ukraine, alors ce n’est plus une crise ukrainienne mais une menace directe pour nos intérêts nationaux, dans le sens le plus direct du terme. Et nous devrons réagir avec force à ce genre de danger à nos frontières.
– Quel genre de réaction devrait-il y avoir, dans ce cas hypothétique?
- Militaire. Militaire et politique. A peu près du même genre qu’en 1958-1961 dans la crise de Cuba.
– Donc retourner à Cuba et y déployer des missiles?
Pas nécessairement à Cuba. Nous avons des forces navales, il y a d’autres d’options.
– La technologie a fait un bond en avant depuis.
Oui et je ne peux pas en parler actuellement, mais de nouvelles options ont été mises au point depuis la crise de Cuba. Nous avons beaucoup de possibilités. Et dans des situations extrêmes, il faut se comporter avec les américains de manière très stricte. Dans le cas contraire, ils vont en profiter, et nous ne pouvons pas nous permettre de placer notre propre territoire sous ce genre de menace.
– On sait également que le système de défense antimissile, qui est maintenant disponible en Europe de l’ Est, peut être rapidement converti en système de lancement de ce type de missile à intermédiaire et courte portée. En cas de sortie des américains du traite INF, ce système pourra donc être adapté à cette fin.
Il y a plusieurs aspects à la défense antimissile. Le premier est politique et psychologique. Le fait que des armes américaines soient dans un pays, etc.
Le second aspect est la question de «vulnérabilité-invulnérabilité» dans le cas de représailles. Par conséquent, il fait partie intégrante des armes stratégiques dirigées contre nous.
Troisièmement, nous cherchons à supprimer les systèmes militaires à nos frontières. Mais ces dernières années c’est le processus inverse, car ils s’approchent de nos frontières depuis des décennies. Il faut, bien sûr, mettre une barrière, parce qu’ensuite c’est Moscou, et nous n’avons donc rien à céder.
– Il est intéressant de constater que c’est le Congrès qui lance le mouvement. Or, selon la loi, le président peut décider de se retirer de tout traité. Et ici le Congrès insiste. Qu’est-ce que cela signifie?
Cela montre que, d’une part, le complexe militaro-industriel est retourné à une position rigide et prend de plus en plus le dessus sur les autorités. Et cela est un facteur dont nous devons maintenant tenir compte et il faut nous adapter en vue d’une confrontation plus difficile.
Il [le complexe militaro-industriel] prend des décisions dans la majorité des plans militaire et politico-militaire. En outre, aux Etats-Unis, tout ce qu’il se passe d’important est traité dans les journaux. Or en ce moment, tout le monde parle de sanctions. Avec tout le respect dû aux sanctions (c’est bien sur une question importante) – autre chose est beaucoup plus important. Le 21 juillet a été tranquillement adopté, en toute discrétion, une directive américaine, qui a été soutenue par toutes les structures du pouvoir. Selon cette directive dans un délai de neuf mois sera établi un inventaire très complet des capacités militaires, des forces nucleaires, et de la capacite de production industrielle des États-Unis. A la suite de quoi ils vont tirer des conclusions sur la façon de promouvoir la course aux armements. Ceci est très grave.
D’autre part, le nom de la loi adoptée par le Congrès. Ya t’il le mot «sanctions»? Non . Il y a le mot «ennemis» dans le titre “réactions aux «ennemis des Etats-Unis d’Amérique»”. Ceci est très grave. Ils nous ont donc déclaré officiellement, noir sur blanc, non pas de partenaires, mais d’ennemis sur les plans politique et militaire. Et ceci est dangereux.
ça c’est dans leur délire satanique !
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Le Congrès US est en proie aux démoniaques. Trump est devenu leur otage, donc il est inopérant. La fièvre continue de monter dans cette enceinte maudite. Mais au final, vu les risques encourus, les nouvelles dépenses militaires à engager, la fièvre des idiots du village comme Mac Cain, va retomber comme un soufflet.
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