La rencontre d’Anchorage, chance pour la paix ou manœuvre dilatoire ?

Que ressortira-t-il du sommet Trump-Poutine à Anchorage ? C’est la question que tous se posent. Du côté ukrainien Zelenski a déjà annoncé qu’il mettrait tout en œuvre pour empêcher ou tout au moins perturber une réunion dont il ne veut à aucun prix. Une logique imparable car si Vladimir Poutine et Donald Trump réussissent à trouver un terrain d’entente il ne restera plus à Zelenski, en bonne marionnette des européens, qu’à plier.

La date en elle-même n’est pas innocente puisque c’est également celle à laquelle l’empereur Hirohito a signé la capitulation du Japon lors de la deuxième guerre mondiale.

On ne peut pas exclure le fait que cette histoire de sommet ne soit qu’un prétexte à une attaque massive sur la Russie comme celle qui a été tentée sur l’Iran en plein processus de négociations voici quelques mois. Ou qu’elle permette le lancement d’un nouveau front contre la Russie en Transnistrie par exemple ; ou encore d’une opération sous faux drapeau qui donnerait prétexte à une escalade répondant aux vœux de l’UE.

Ce qui est certain c’est que les USA ont compris qu’ils n’étaient plus du tout en position de force : ni économique, ni technologique, ni hégémonique. Que leur reste-t-il alors pour espérer reprendre la main sur le monde sinon la traîtrise. Vladimir Poutine est-il bien conscient de la duplicité structurelle américaine ? Rien n’est moins sûr.

Imaginons que Zelenski soit contraint, sous pression américaine, d’accepter la base de l’offre russe, à savoir une non adhésion à l’Otan et à l’UE ad vitam, en échange de garantie de sécurité… on peut parier sans l’ombre d’un doute que le cessez-le-feu accepté sera rapidement rompu à l’occasion d’une attaque sous faux drapeau dans le but de provoquer l’entrée en guerre des Etats-Unis aux côtés de l’Ukraine. Car c’est bien ce qu’espère non seulement Zelenski mais également tout le clan européiste.

Donald Trump de son côté voudrait bien se sortir du bourbier ukrainien avec en plus à la clé une victoire d’image qui lui apporterait sur un plateau le prix Nobel de la Paix auquel étonnamment il aspire.

Poutine et Trump font-ils semblant de croire qu’ils peuvent aboutir à quelque chose, créant une alliance tactique d’intérêts visant à amorcer une future entente et à éliminer au passage ces européens bellicistes qui ont juré d’empêcher tout espoir de paix ?

Vladimir Poutine de son côté sait qu’il doit gagner du temps pour que ses opérations militaires puissent se poursuivre, d’autant que les forces russes avancent à marche forcée et gagnent du terrain chaque jour. Donald Trump quand-à lui, sachant qu’il est en position de faiblesse sur le plan militaire, souhaite geler le conflit. Les arsenaux américains sont vides, et il est bien gentil de dire aux européens qu’ils doivent acheter des armes aux Etats-Unis s’ils veulent poursuivre leur « aide » à l’Ukraine mais encore faut-il les produire !

Ce sommet accouchera-t-il d’une souris ? Est-ce tout simplement le prétexte pour se retirer du jeu, ou encore accélérer ensuite le conflit jusqu’à une escalade irréversible ?
N’oublions pas que depuis des décennies la politique américaine a toujours été la même. Il existe des fondamentaux incontournables que Trump assume d’ailleurs parfaitement. Pour l’Amérique, depuis la fin de la seconde guerre mondiale la Russie c’est l’ennemie qu’il convient d’affaiblir par tous les moyens. Paradoxalement, Donald Trump a aussi des intérêts d’image plus immédiats. Homme de théâtre, il veut apparaître comme « l’homme providentiel », le « faiseur de paix », entre l’Inde et le Pakistan, entre le Cambodge et la Thaïlande…

Ceci dit la grande question reste celle des territoires des quatre oblasts qui appartiennent désormais intégralement au territoire russe. Si les Américains espèrent que la Russie va abandonner deux des quatre oblasts libérés, ils vont tomber sur un os. Même si Vladimir Poutine acceptait, pour quelques raisons que ce soit, de « lâcher » une partie du territoire conquis il lui serait impossible constitutionnellement de le réaliser.

Ne rêvons pas. Washington n’a aucune intention de « faire la paix » avec Moscou. Au mieux ce sommet débouchera sur un Minsk 3.0.

A cette heure l’Ukraine est toujours armée par les USA, les généraux américains sont toujours en haut de la chaîne de commandement des forces armées ukrainiennes, et les services britanniques et américains travaillent en constante et étroite collaboration avec leurs homologues ukrainiens.

Pendant que Vladimir Poutine et Donald Trump discuteront, les européens se préparent à envoyer des forces en Ukraine, répondant en cela aux ordres du Secrétaire d’Etat à la Défense américain Peter Brian Hegseth en février dernier. Sachant que toutes les opérations soit disant décidées « dans la nuit » sont de fait planifiées des semaines, voir des mois à l’avance, on peut s’attendre au pire.

La seule chose qui pourrait – peut-être – mettre fin au bain de sang initié par l’Otan depuis quatre ans serait un accord de partage de l’Ukraine entre la Russie et les Etats-Unis, ce qui exclus de fait l’UE et le Royaume-Unis qui continueront de paire à se suicider. L’attitude des dirigeants européens vis-à-vis de la Russie est lunaire. A-t-elle point que l’on peut se poser une question légitime : pourquoi tous ces dirigeants européens dont la popularité est de plus en plus proche de zéro veulent-ils à tout prix poursuivre cette posture belligérante, agressive, inutile et contre-productive face à Moscou au lieu d’essayer de trouver la voie d’un apaisement ? Sans oublier cette posture de vassalisation ridicule face aux Etats-Unis alors que Donald Trump les humilie publiquement.

Réponse, peut-être, demain 15 août !

Valérie Bérenger

20 Commentaires

  1. Zelensky doit accepter les conditions de la Russie et ensuite se démettre.
    Les politiciens UE veulent la guerre pour cacher leurs erreurs et magouilles,mais sans l’appui des USA ils ne sont rien,donc il faut espérer que Trump refuse de les aider.
    Le rêve serait que les USA et la Russie travaillent ensemble pour le bien-être de tous.

  2. Il est difficile de donner une analyse ou plutôt un avis en langue française, qui par elle même est plongée dans un contexte de mensonge survivaliste, dans une atmosphère de méfiance catégorique et de haine vis à vis du global. Ces deux grands pays que sont USA et Russia , doivent s’adapter à l’intelligence dont elles sont le moteur et le pilote , elles doivent tout simplement passer l’étape essentielle de la paix et se diriger vers l’aventure des peuples

  3. J’avais fait un commentaire le 14 Août en précisant qu’il ne se passerait rien le 15 au fameux sommet et il ne s’est rien passé !
    Mais attention, tout paraît calme, la marmite bout et le danger pour le président POUTINE peut ne pas venir de TRUMP mais … ☹

  4. Bonsoir!VU le nombre de tentatives d’assassinat et ce mandat de la CPI contre V.Putin (même si la Russie n’a pas reconnu la CPI)je ne comprends pas que la Russie,V.Putin aient accepté que la rencontre se déroule en Alaska.-Dans une sécurité il peut s’être glissée une brebis galeuse qui jusqu’à ce jour ne montrait aucune mauvaise attention.

  5. Un accord de partage de l’Ukraine ne serait-il pas un cuisant échec de l’Opération spéciale? L’objectif n’est-il pas zéro OTAN sur ce territoire ainsi que d’éjecter les raclures mondialistes, Black Rock et consors…?

  6. Chère Valérie Bérenger,
    Un partage de l’Ukraine entre la Russie et les Etats-unis est une option que la Russie ne peut pas accepter. Elle serait l’équivalent d’un scénario à la Coréenne contraire à la principale revendication de la Russie, à savoir la non militarisation de l’Ukraine sous une égide hostile à la Russie.
    Dans la mesure où les Etats-Unis ne peuvent être alliés de la Russie face au Royaume-Uni et à l’Union Européenne, et que même si Trump le prétendait, Poutine ne le prendrait pas au sérieux, l’Ukraine de l’Ouest ne peut être laissée aux mains des Américains.

    Par contre, après avoir très attentivement suivi depuis le Maïdan les intentions de Vladimir Poutine, je suis maintenant convaincu qu’il ne cherche pas faire réintégrer la Novorossia dans la Fédération de Russie, contrairement à ce que souhaiteraient beaucoup de responsables nationalistes comme Douguine, Medvedev ou Malofeev.
    Cette dernière option aurait abouti à dépecer l’Ukraine en récupérant la partie utile et en laissant les débris à la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et pire la Moldavie ou la Roumanie. Ces débris auraient été des chicots instables et, pour le coup, l’OTAN par leur intermédiaire, aurait progressé vers les frontières de la Russie, ce qui était justement ce que Poutine voulait éviter.
    Par contre, Poutine vise, selon ce que je vois à travers ses déclarations, une Ukraine viable économiquement, donc moins sensible à la déstabilisation. Pour cela, elle doit garder une infrastructure industrielle (Kharkov, Dniepropetrovsk, Nikolaïev) et un accès à la mer (Odessa).
    La condition pour réaliser ce choix est un changement de régime, dénazifié et démilitarisé contre la Russie, comme l’a été le Japon après la deuxième guerre mondiale.
    Poutine et Trump pourraient s’accorder sur un tel scénario car il serait gagnant-gagnant sur le plan économique et permettrait aux Etats-Unis de sauver la face en prétendant avoir obtenu la paix, fait faire des économies au contribuable américain alors que ce sont les officines d’inspiration conservatrices américaines et britanniques qui ont allumé la mèche du Maïdan et provoqué la guerre.

    Non. Sur les quatre scénarios d’objectifs de guerre* que j’avais imaginés en 2014 après la réintégration de la Crimée, anticipant l’opération militaire spéciale inévitable de 2022, c’est le n°2 que vise Vladimir Poutine : celui de l’intégration à la Fédération des régions russophones du Donbass alors soumises à une « dérussification violente » qui demanderaient leur rattachement à la Fédération et de la préservation du reste de l’Ukraine sous forme d’un Etat économiquement viable mais débarrassé du nationalisme ukrainien artificiellement gonflé par les manipulations anglo-américaines et ayant fait ce choix par des élections remettant en jeu les partis pro-russes et communiste actuellement interdits.

    * mes 4 scenarios de 2014
    Option 1. La Russie se contente de la Crimée

    Option 2. La Russie intervient au Donbass, intègre les régions russophones (Donetsk, Lougansk)et celles du nord de la Crimée pour garantir sa sécurité (Kherson, Zaporojia (Méliopol)) et laisse le reste à une Ukraine stabilisée politiquement (« dénazifiée »), démilitarisée et viable économiquement.
    Une sorte de Japon post-1945 qui a perdu les Kouriles, la moitié sud de Sakhaline, Taïwan et le Mandchoukuo, démilitarisé mais viable économiquement sous occupation américaine.

    Option 3. La Russie récupère la Novorossia (arc d’Odessa à Kharkov incluant Dniepropetrovsk, Nikolaïev, Kherson, Zaporojie, et la rive gauche du Diepr, incluant une partie de Kiev)

    Option 4 : la Russie prend le contrôle de la totalité de l’Ukraine. Scénario que je n’ai pas développé car il me paraissait absurde.

  7. Mon avis.
    Empêchant un rapprochement de l’atlantique à l’Oural ( et au-delà) la destruction économique de l’Europe oblige la Chine et la Russie et les Brics à se priver du marché occidental gênant leur développement.
    La guerre en Europe de l’est est un bélier Anglo-Saxon globaliste contre la Russie.
    Au-delà de Trump qui ne fait que passer, la lame de fond globale reste présente: capturer les ressources de la Russie et peut importe les Russes.
    Devant la difficulté l’Amérique recule et met en avant les vassaux rageurs, y compris les plus virulents l’Angleterre par atavisme, l’Allemagne la Pologne par revanchisme, la France par erreur, les autres par suivisme et à cause de l’Histoire. Le but reste le même.
    Et si par malheur, comme par mégarde, un développement nucléaire advenait les US s’en laverait les mains et commencerait alors la dernière partie de l’aventure: le dépeçage.
    Aujourd’hui qu’attendre?
    Pour Poutine? Marquer quelques points et gagner encore un peu de temps travaillant pour le meilleur prêt pour le pire.
    En attendant le spectacle continuera.

    • « LE DÉPEÇAGE » : voilà la véritable raison de cet atroce conflit qui n’aurait jamais dû avoir lieu : dépecer l’immense Russie pour en voler les extraordinaires richesses qui ne seront pas perdues pour tout le monde (sauf pour les Russes bien sûr). Les coupables ne sont ni les États-Unis, ni les Européens, ce sont les banksters du « deep state » qui font, hélas, « la pluie (de sang) et le beau temps (jamais) » dans les pays sus-dits et qui sont derrière bien d’autres conflits hyper sanglants !!!
      Tuer Monsieur Poutine ? : ils ont déjà tenté de tuer Monsieur Trump (cette racaille ne recule devant rien !) : espérons qu’il est bien protégé et demain est la Fête de la Vierge Marie, très priée en Russie aussi, alors prions-La beaucoup.
      Mais l’hostilité à l’égard de la Russie ne date pas d’hier loin de là : conflit entre les puissances de la mer et celles de la terre : on peut remonter à Napoléon et même au-delà mais exacerbé au XIXème et au XXème siècles : guerre de Crimée, mort violente des derniers tzars, guerre russo-japonaise de 1905, nuit rouge de 70 ans etc… provoquées par les sus-dits banksters et quand les malheureux Russes réussissent enfin à se débarrasser du communisme, c’est pour tomber dans les griffes de cette mafia monstrueuse !!! C’est la raison pour laquelle nous les soutenons, même si, bien sûr nous n’avons aucun pouvoir, sauf ce lui de la Prière (arme très puissante).
      Amitiés à vous tous.

  8. JE PENSE À UN ASSASSINAT CONTRE POUTINE, VOIR LES DEUX ! LES FAUCONS DEPUIS TRÈS LONGTEMPS VEULENT FAIRE DISPARAITRE LA RUSSIE, SI POUTINE (CE QUE JE CRAINS) MEURE, ALORS UNE GUERRE NUCLÉAIRE EMBRASERA LA PLANÈTE .

  9. Les européens sont avant tout les laquais de l’état profond américain. Ils le sont dans une moindre mesure de Donald Trump.

  10. Pour moi, il ne se passera rien demain 15 août … Fête de MARIE.
    Les Ânes qui dirigent l’Europe veulent entrer en guerre, MACRON en tête qui pousse à la roue.
    La planète étant en train de « bouillir » pour multiples raisons, les USA se fichant éperdument de l’Ukraine verraient d’un bon œil la guerre entre Europe, Russie et … qui s’affaibliraient ainsi.
    Il est en train de se faire une partie d’échecs dans le Monde qui ne laissera plus beaucoup de place aux perdants … l’Amérique voulant dominer toute seule !!!
    Alors attention avant de faire ou de défaire et gardons la tête froide !

  11. Le 15 août est le jour où tout peu basculer ! Le sort de l’Ukraine et de ses allés qui aiment mieux ruiner leurs pays contre l’avis de leurs populations qu de mettre fin à leurs aides financières leurs envois d’armes et d’hommes le tout en loucedé ! Les deux hommes forts à savoir Poutine et Trump (les autres n’étant que des électrons libres impuissants mais dangereux quand même) devraient se partager l’Ukraine qui bizarrement voit le nombre de ses millionnaires augmenter ! Qu’on m’explique comment ! Les européens ne doivent pas participer à cette réunion ! Il est plus facile de prendre des décisions à 2 qui ont les cartes en mains qu’à 27 qui n’ont que leurs bites et leurs couteaux et qui veeulent être sur la photo alors que c’est de leur faute que le conflit perdure : Ils font peur à la population et brandisse l’invasion par la Russie de leur territoire ! Mais que ferait Poutine de la France qui est ruinée, qui n’a ni terres rares, ni ni or, ni pétrole, ni gaz qui ne produit rien sauf des chômeurs et des emplois de politiciens plus véreux les uns que les autres et qui a un niveau scolaire si faible qu’elle n’a plus ce « cerveaux » à récupérer !

    • La Russie n’a effectivement aucun intérêt à annexer l’Europe. Tout au plus a la faire sortir de l’OTAN et à l’intégrer dans l’Union Economique Eurasiatique voire dans l’OCS si la Chine l’acceptait, réalisant enfin l’intégration eurasiatique de l’Atlantique au Pacifique, cauchemar des Etats-Unis et des Britanniques.
      La Russie, c’est 150 millions d’habitants. C’est une démocratie parlementaire, donc avec des élections.
      Imaginons que, ne serait-ce que l’Ukraine avec ses 30 à 35 millions d’habitants résiduels dans un pays exangue, intègrent la Fédération, cela constituerait déjà un risque. Alors si maintenant en plus, la Russie « annexait » ne serait-ce que la Pologne et l’Allemagne, ce serait à elles deux 120 millions de plus dont une bonne partie de libertaires, de wokistes et de russophobes.
      Il est affligeant que ces quelques éléments de bon sens ne soient pas jetés à la figure des dirigeants européens une bonne fois pour toute pour démontrer au peuple qu’ils sont son principal ennemi.

      • LES USA, NE S’ARRÊTERONS JAMAIS DE FOMENTER CONTRE LA RUSSIE, ILS N’ACCEPTERONS JAMAIS DE PERDRE L’OTAN QUI LEUR INVENTION.
        PS; J’ÉCRIS EN MAJUSCULE CAUSE DE GLAUCOME ET DMLA.

    • Minsk 3 j’ai du mal à y croire . Mr Poutine a bien dit qu’il ne se laisserai plus endormir Hollande / Merkel deux fourbes .

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