Le vice-président irakien Nouri al-Maliki en visite à Moscou a lancé les bases d’une nouvelle coopération entre la Russie et l’Irak, sur les plans militaires, économiques et politiques.
“Historiquement, la Russie a des relations étroites avec l’Irak. C’est pourquoi nous aimerions que la Russie soit plus présente dans notre pays, tant en termes de politique que de défense”, a déclaré Maliki à la suite d’une rencontre avec Valentina Matviyenko, présidente du Sénat.
“L’Irak veut renforcer la coopération stratégique dans des domaines tels que la production d’électricité, le secteur pétrolier, la coopération en matière de recherche, la formation universitaire, l’économie et le commerce, ainsi que dans les sphères politiques et militaires”, a-t-il ajouté.
Le vice-président irakien a ensuite rencontré le Président Poutine à Saint-Pétersbourg et l’a remercié pour le rôle de la Russie dans la lutte contre ISIS et d’autres groupes extrémistes au Moyen-Orient: “La Russie a apporté une énorme contribution, en particulier en Syrie et en Irak, pour empêcher la désintégration de la région. Nous vous remercions sincèrement. Sans vous, la carte de la région aurait changé maintenant et négativement pour nous”.
Les discussions ont également porté sur l’achat de matériel militaire, dont des chars de combat T-90 dans un contrat qui pourrait dépasser 1 milliard de dollars.
Depuis le renversement du président irakien Saddam Hussein et l’installation d’un nouveau gouvernement en 2003, les États-Unis ont joué un rôle majeur dans les affaires intérieures du pays.
Le succès rapide des États-Unis contre l’armée irakienne en 2003 a été suivi d’une quinzaine d’années de lutte contre une insurrection dirigée par des groupes terroristes comme Al-Qaeda en Irak, qui a finalement servi de base à un plus grand ennemi, l’ISIS. L’Etat Islamique a pris les principales villes irakiennes en 2014, obligeant une seconde intervention des États-Unis qui a été largement soutenue sur le terrain par une armée irakienne rénovée, des forces kurdes et des milices musulmanes majoritaires-chiites soutenues par l’Iran. Or, alors qu’aujourd’hui l’ISIS a été déclaré vaincu par le gouvernement irakien, les responsables américains font campagne pour une présence prolongée en Irak, ce dont les responsables comme Maliki ne veulent pas.
Cette visite en Russie semble donc marquer une défaite des Etats-Unis dans la région, on constate d’ailleurs que l’Irak et l’Iran, “ennemis traditionnels”, se retrouvent sur un même point: Contester les intérêts américains dans la région et faire appel à la Russie pour garantir la stabilité et contribuer à leurs développements économiques.